1999 ou la belle humeur

La Belle humeur est l’histoire d’une double quête, en compagnonnage de Nietzsche. En janvier et juin 1999, les auteurs se sont rendus à Moscou avec la ferme intention de retrouver la canne-épée que sa sœur détestée avait offerte à Hitler… et de ramener cette canne sur la cheminée de la maison de Weimar (Nietzsche-Archivs) où elle devrait légitimement reposer. Ils trouvèrent à cette occasion, dans les archives d’État de Russie, des images inconnues de la plus grande tragédie de ce temps et de ce « renversement des idoles » cher au philosophe. Des images presque inconnues… Un réalisateur soviétique les avaient autrefois visionnées pour son film «d’école» : Andreï Tarkovsky préparait L’enfance d’Ivan. Mais ils ressentirent aussi, cette année 99, les premiers soubresauts d’un autre renversement : l’armée russe se débarrassait d’un président discrédité, Boris Eltsine. Le premier acte se déroulait sur le terrain de la guerre du Kosovo où un détachement russe «échappait au contrôle ministériel» et venait se positionner au centre du dispositif militaire français (les colonnes «Verlaine et Rimbaud», placées sous les ordres du général Michaël Jackson). La guerre au nom des poètes. Et nous, quels poètes sommes-nous ?