Picardia

Là, ils avaient la fragilité de qui n’est pas à sa place, posés au sol comme dénudés, croisés dans leur intimité avant de rejoindre la scène qui était celle de leur splendeur…
Au milieu des ouvriers et des danseurs, des femmes de ménage et des conservatrices, ils échappaient un instant au sacré de leur condition, à la muséification du monde, rendus à la vie… effrayés par des sons de machines inconnues, de rumeurs nouvelles…
Nous avons, eux les habitants, les ouvriers, les danseurs, les femmes de ménage, cherché notre langue commune. Nous avons profité du cinéma qui est la langue que chacun parle et que chacun comprend.
Nous avons, « camérant » devant le naufrage de la Méduse et ses rêves esclavagistes de colons anthropophages, retrouvé l’espoir de la langue d’un paradis perdu où la danse est l’écriture qui dessine l’espoir dans la chute…